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Du rhum et des cocktails - Par René Lopez Zayas - Publié en septembre 2018




C'est le rhum l'heureuse progéniture de la canne à sucre

En effet, la culture de la canne à sucre a été historiquement à la base de l'économie agricole du pays, et les produits dérivés les plus importants ont toujours été l'eau-de-vie et l'alcool, dont certaines qualités utilisées dans l'industrie pharmaceutique, et tout le reste au profit de nombreuses distilleries, répandues tout au long et large de l'archipel. À Cuba, on peut dire, tous les chemins mènent au rhum, depuis l'époque même des pirates et corsaires.

L'étiquette HAVANA CLUB est facilement reconnue dans le monde entier. C'est la plus grande production de rhum de Cuba. Il existe cependant plein de petits producteurs locaux d'une qualité remarquable, des boissons jamais exportées et qu'on vous recommande davantage.

C'en est le cas de Santiago de Cuba, le rhum Legendario, dont l'Elixir est une spécialité locale d'une douceur exceptionnelle, le Caney, le Cubay, le Perla, très fort et arrachant, et le Santero añejo, extra.

Ces boissons à 38 ou 40 % d'alcool au maximum, obtenues par des méthodes traditionnelles et centenaires, confirment la théorie cubaine du bon rhum.

C'est-à-dire qu'il faut que, quand on le boit, pendant une soirée par exemple, ce soit vraiment bon, agréablement intense au palais. Le rhum est même digestif si bu avec mesure, mais il faut surtout qu'il soit meilleur au lendemain matin.

Un bon rhum, propre et de matière raffinée, ne laisse jamais de traces méchantes, ni mal au crâne, ni la gueule de bois.

Les cubains préfèrent donc de boire un rhum pur, ambré ou blanc, frais il est vrai, mais sans glaçons, même si une règle d'or dicte que le rhum blanc est bon plutôt pour les mélanges et que le vieux rhum de couleur ambrée est à déguster tout seul.

Il existe alors de nombreux cocktails au rhum qui font partie de notre culture. Voilà donc ci-dessous quelques moments incontournables au bar.

Le Mojito. C'est considéré le cocktail national. En tout cas c'est très rafraîchissant pour l'été cubain qui dure l'année longue. Il peut être préparé selon méthode traditionnelle ou avec certains jus de fruits. Dans un grand verre il faut d'abord macérer des feuilles de menthe sauvage, hierba buena à Cuba, avec du jus de citron vert et du sucre. Du volume total, un tiers de rhum blanc ou du 3 ans d'âge, des glaçons ensuite et de l'eau pétillante assez pour remplir le verre. Finalement quelques gouttes d'angostura arrondissent la réussite du cocktail. Frais et digestif.


Le Cuba Libre. Il paraît qu'au lendemain de la victoire cubaine-américaine contre l'Espagne, vers la fin du XIX s., les soldats nord-américains avaient du mal à partager le sang arrachant la gorge des cubains, et ils ont mélangé le rhum alors avec leur Coca-Cola afin de fêter le Cuba Libre. C'est aussi simple que bon. Un tiers de rhum blanc ou du 3 ans d'âge, avec des glaçons et Coca-Cola assez pour remplir le verre. Pour combler le mélange un demi citron pressé et une rondelle pour décorer. Un cocktail similaire est fait de la même manière mais avec du rhum de 7 ans d'âge alors. C'est le Cubata et beaucoup de cubains le préférons.


Le Daiquiri. Ce fut Constante Ribalaigua, le fondateur du fameux bar-restaurant El Floridita, qui est de même le responsable historique de la création du Daiquiri. Un cocktail que l'écrivain américain Ernest Hemingway aimait particulièrement, un personnage devenu habitué de ce comptoir, lorsqu'il avait fait séjour à la Havane. Pour ce verre on a besoin de mélanger au mixeur électrique du jus de citron vert, du sucre, de la liqueur de marrasquino et du rhum blanc avec de la glace pilée. Servi copieusement dans des verres à champagne, le Daiquiri peut être fait au divers parfums de fruits, comme la pamplemousse, la mangue, la fraise, le cacao ou la menthe.


La Piña Colada. C'était en principe un jus inoffensif pour alimenter nos bébés par la chaleur de l'été. Les parents ont transformé ce biberon en cocktail rafraîchissant et goûteux. Dans un mixeur électrique on doit bien mélanger des morceaux d'ananas et du lait de coco, avec du lait en poudre et des glaçons afin d'obtenir une texture crémeuse. Servi naturellement, on rajoutera un tout petit peu de cannelle en poudre et du rhum à discrétion, du rhum blanc ou du vieux de 7 ans d'âge. C'est alors interdit pour les enfants.


La Canchanchara. Dans le temps de la guerre d'indépendance contre la métropole espagnole, nos braves paysans se battaient souvent à la machette contre des soldats armés de fusils. Il paraît que dans certaines régions il était usuel alors de prendre courage avant d'aller au combat, dans un verre de miel, jus de citron vert et de l'eau-de-vie de canne à sucre. La canchanchara est particulièrement traditionnelle à Trinidad où c'est souvent servi dans les mêmes petits pots de céramique d'antan. Alors pour un doigt de miel et un doigt de jus de citron, on met toujours 2 à 3 doigts d'eau-de-vie ou de rhum blanc, plus un petit peu d'eau pétillante fraîche. Il faut bien touiller afin de mêler tous les ingrédients avec le miel. Voilà alors quelque chose de bien simple et de très bon.

Le Trinidad Colonial. C'est le cocktail qui transmet par excellence les couleurs et parfums tropicaux de la plus belle des villes coloniales cubaines. Il s'agit, dans un verre avec quelques glaçons, de rajouter un quart du volume total de jus d'orange ou d'ananas, ou même les deux, plus un quart de grenadine et encore un quart de curaçao bleu, plus un dernier quart de rhum blanc sans mélanger avec les différents éléments. On devrait y déguster à la paille et par niveau de couleurs, jaune, rouge et bleu. Tout beau comme tout bon. Par contre si vous agitez le verre, les ingrédients mêlés prennent une couleur de smecta qui rend le cocktail esthétiquement imbuvable.


Le Cubanito. C'est l'approche cubaine au bloody mary. Du jus de tomate avec plutôt du rhum blanc. Un demi citron pressé, du sel, du poivre et quelques gouttes de Tabasco. Pas mal.


Le Saoco. L'eau de coco est déjà excellente pour la santé, notamment pour les reins. Une noix de coco rafraîchie au frigo, devient alors un bon verre avec un citron pressé, du sucre et du rhum blanc. Un vrai délice.


Le Guarapo. Le jus de canne à sucre à son tour est très efficace contre l'hypertension artérielle. C'est cependant un jus impossible à conserver. Une fois que la canne est pressée il faut boire son jus immédiatement après. Alors on peut le mêler d'un citron pressé et de bon rhum blanc, et on aura l'apéro parfait.


C'est le Guararrón. Sur la route qui relie Varadero à la Havane, la Via Blanca, il y a un paysan qui a personnalisé son jus de canne à sucre. Le jus de canne est alors combiné avec un peu de jus d'orange, du jus de citron vert, du miel et des morceaux d'ananas, le tout pilé au mixeur avec des glaçons. Du rhum blanc à discrétion arrondit pour la suite le succès de l'un des meilleurs cocktails que j'ai eu le privilège de découvrir dans mon pays, le Guaragil.


La sangria cubana. Les cubains boivent pas de vin. Pas trop. Ce n'est pas culturel. Il est donc normal de voir nos cubaines mélanger un vin rouge quelconque avec du sprite et des glaçons pour réussir un Tinto de Verano, c'est-à-dire un Rouge d'été. La sangria cubaine alors se fait de vin rouge, limonade pétillante, avec des fruits coupés en petits dés, si disponibles, et un coup de rhum blanc pour combler le beau mélange.

BelleCuba lève son verre sur ce et vous souhaite santé et bonheur !


À très bientôt !

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